Esprit, pensée, identité ou égo ? Les animaux ont-ils un égo comme les humains ?

Les animaux ont-ils un égo ? C’est une question qu’on m’a posée lors d’une présentation de la communication intuitive avec les animaux. Elle m’a interpellée, alors je la reprends ici, avec plus de précisions. Ce que je partage dans cet article s’appuie sur ma pratique quotidienne en communication animale. Il ne s’agit pas d’un exposé scientifique, mais d’un point de vue issu du terrain, de l’écoute intuitive et de ma connaissance de ce lien spécifique avec eux.
Et si vous découvrez la connexion animalière, mon article sur les bases de fonctionnement de la communication animale peut vous intéresser.
Vouloir comparer leur fonctionnement mental au nôtre, c’est adopter un point de vue forcément humain, anthropocentré et donc subjectif. Ce n’est pas la vérité absolue. Juste une tentative de compréhension à travers notre propre prisme que la science tente cependant de rendre plus objectif.
Pour simplifier, je parlerai ici surtout des mammifères qu’on côtoie au quotidien (principalement les chats, les chiens et les chevaux). Ce sont aussi les espèces avec lesquelles j’ai le plus l’habitude de communiquer. On les qualifie souvent « d’animaux supérieurs » en raison du développement de leur appareil cérébral, proche de celui des humains. Cela ne signifie pas pour autant qu’il existe (à mes yeux) une hiérarchie de valeur entre les espèces, ni qu’ils seraient les seuls à posséder une vie psychique riche. Ici, il s’agit simplement d’un choix de focale.
Enfin, dans ce texte, les mots « animal », « chien », « chat », « cheval » sont utilisés comme des synonymes. Ils sont au pluriel ou au singulier uniquement en fonction de la rédaction et non dans un but restrictif ou généralisant.
1/ Qu’est-ce que l’égo (chez l’homme) ?
Avant d’aller plus loin, mettons-nous d’accord sur ce qu’on entend par “ego”.
A) Définition de l’égo chez l’humain
Traditionnellement, l’ego désigne la représentation et la conscience que l’on a de soi. C’est une partie du mental qui synthétise l’image de soi, à la fois valorisante et dévalorisante, et qui finit par croire qu’elle a une existence propre. L’ego cherche à prendre le contrôle, à diriger nos pensées et nos actions.
On le repère facilement lorsqu’on se compare ou se confronte aux autres, qu’on se sent supérieur, inférieur, ou simplement en compétition. L’ego se définit en se mesurant à ce qui est extérieur à soi. Selon Jung, l’ego n’est qu’un aspect du psychisme. Il est subordonné au Soi, une instance plus profonde, mais il ne s’en aperçoit pas.
B) Soi et égo chez Jung : deux dynamiques opposées
Dans la psychologie jungienne, l’ego est la partie consciente de l’esprit, celle qui permet à l’individu de se sentir unifié, de dire “je”. Mais ce “je” est souvent limité : il se construit à partir de l’expérience, des conditionnements, des peurs, des désirs et de la nécessité de se protéger. Il filtre la réalité pour maintenir une certaine stabilité intérieure, parfois au prix de déformations.
Face à cela, Jung propose une autre instance : le Soi. Le Soi représente la totalité de la psyché, englobant l’ego, l’inconscient personnel, mais aussi l’inconscient collectif. C’est une forme d’unité intérieure profonde, qui n’a pas besoin de se défendre ou de contrôler. Le Soi intègre toutes les facettes de l’individu — y compris celles que l’ego cherche parfois à ignorer ou refouler.
Là où l’ego est fragmentaire, tourné vers l’image et le contrôle, le Soi est global, accueillant, orienté vers la vérité de l’être. L’ego veut maintenir une cohérence identitaire, le Soi invite à une cohérence existentielle.
C’est cette distinction qui nous intéresse ici, car elle permet de penser que certaines formes de vie, moins identifiées à une image mentale d’elles-mêmes, peuvent être plus naturellement en lien avec le Soi. Cela ne veut pas dire qu’elles en ont conscience au sens humain du terme, mais qu’elles fonctionnent sans les mécanismes de défense, de comparaison ou de construction de façade qui caractérisent l’ego.
En résumé, l’ego regroupe notre esprit, nos pensées et notre conscience. Le Soi représente l’unité psychique totale. Ce que nous sommes dans notre entièreté, consciente et inconsciente. Et certaines espèces vivantes semblent tout simplement “être”, sans ce tiraillement intérieur, entre ce qu’il est et ce qu’il croit devoir être.
C) L’humain s’identifie souvent à son égo
Chez nous, humains, l’ego est une manière de nous représenter, de “nous penser”. Pour apaiser nos peurs ou nos souffrances, notre mental fabrique ce petit personnage auquel on s’attache : une identité intérieure, souvent imaginée. Mais ce personnage prend vite toute la place. Il nous manipule, nous enferme, et finit parfois par nous faire souffrir. Car l’ego a besoin de se sentir exister. Parfois en activant nos peurs, parfois en nous faisant croire en une identité réconfortante, mais toujours en nous comparant aux autres personnes.
Et peu à peu, cette image devient comme une croyance fondamentale. Résultat, nous sommes plus ou moins guidés (dans nos actions) par notre volonté de créer, protéger ou de maintenir notre image. Cela concerne l’image que nous avons de nous-mêmes ainsi que celle que nous pensons que les autres ont de nous.
Peut-être est-ce là le prix de notre individualisation extrême en tant qu’humains. Ou peut-être est-ce une stratégie mentale pour mettre à distance ce qui nous fait trop mal. Toujours est-il que nous finissons par croire sincèrement que nous sommes ce personnage. Cette version imaginée de nous, façonnée par notre ego.
C’est donc la représentation et conscience que l’on a de soi-même. Et la volonté de garder le contrôle sur ce que l’on croit être.
D) L’identité : une construction différente de l’égo chez l’humain
L’identité est ce qui nous permet de se reconnaître soi-même et par autrui. C’est également une construction qui se transforme progressivement dans le temps afin de rester cohérente malgré les différentes évolutions intérieures et influences extérieures. Elle comprend deux facettes principales :
- Identité subjective, c’est-à-dire l’image personnelle que nous avons pour nous-même. Elle englobe des notions comme « la conscience de soi et la représentation de soi. » J.P. Codol.
- Identité sociale, c’est-à-dire la manière d’être perçu par les autres en fonction de nos différents groupes d’appartenance ou communautaires.
Elle repose d’une part sur des éléments internes comme le caractère, l’histoire, les capacités, les expériences, les motivations et relations. Mais elle est aussi influencée par des facteurs externes : le regard d’autrui, les attentes sociales ou les rôles que nous prenons.
Chez l’humain, cette construction se fait de façon dynamique à la fois en assimilant des représentations et à la fois en se différenciant des autres.
Lorsqu’elle est mêlée à l’ego, l’identité devient souvent une forme de représentation mentale de soi : ce que nous croyons être, ce que nous pensons devoir être, ou ce que nous voulons montrer. Elle peut alors se rigidifier, se détacher de l’expérience vécue, et chercher à coller à un idéal plutôt qu’à une réalité intérieure.
La distinction entre une identité façonnée et une identité vécue est essentielle pour mieux comprendre les différentes façons d’exister, sans nécessairement développer un égo.
Avant d’entrer dans le cœur du sujet sur l’égo des animaux, j’aimerai préciser que la difficulté à prouver scientifiquement certains aspects de la vie psychique des animaux ne doit pas conduire à nier leur existence.
Après tout, même chez l’humain, nos états intérieurs, nos pensées ou notre conscience ne peuvent être réellement objectivés, sauf à travers l’expérience que nous en faisons, et que nous savons partager grâce au langage. Les animaux, eux, ne disposent pas de ce canal verbal. Cela rend leur monde intérieur plus difficile à saisir, mais pas moins réel.
2/ Les animaux peuvent-ils avoir un égo ?
Nous avons vu que l’ego humain repose sur trois composantes : l’esprit, les pensées et la conscience. Pour répondre à la question de départ : les animaux ont-ils un ego ? je propose d’examiner ces trois éléments un à un, afin de voir s’ils sont également présents chez les animaux. Car s’ils le sont, il deviendrait difficile de nier l’existence d’un ego animal, au moins sous une forme simplifiée.
A) Un animal a-t-il un esprit ?

Autrement dit, possède-t-il une activité mentale, consciente et inconsciente ? La réponse est oui.
Prenons un chat par exemple : il a conscience de son corps, de ses envies et de ses préférences. Il choisit de manger, jouer, chasser, interagir ou s’isoler selon ses besoins. En revanche, il n’a pas toujours conscience des origines de son stress ou de son anxiété, car il peut relever de l’inconscient.
La philosophe Florence Burgat évoque justement l’inconscient animal dans un podcast diffusé sur France Inter.
Par ailleurs, il est aujourd’hui établi que les animaux ressentent des émotions. Et ce sont justement par les émotions que les apprentissages sont intégrés ou non.
B) Un animal a-t-il des pensées ?
C’est une question longtemps débattue. Pendant des siècles, on a répondu non, en réduisant l’animal à des réactions face à son environnement, à des besoins fonctionnalistes ou à des instincts hérités de son espèce. Ce que Freud appelait l’héritage archaïque. Mais n’a-t-on pas tenu des discours similaires sur les enfants ou les femmes à d’autres époques ?
Ce n’est pas parce que nous n’avons pas un accès direct à la vie intérieure des animaux qu’elle n’existe pas. C’est justement ce que permet la communication animale : dépasser le visible, les comportements, pour accéder à ce qui se joue en profondeur. Un comportement animal incompris peut venir d’une mauvaise interprétation de ce qui est observé.
Aujourd’hui, les recherches tendent à montrer que la pensée animale est capable de raisonnement, d’abstraction et de représentation. Un cheval qui choisit de s’éloigner dans un pré plutôt que d’obéir ne réagit pas simplement par instinct. Il fait un choix, mettant en œuvre un comportement adapté à ce choix conscient, basé sur son expérience. Ce cheval ne se rebelle pas, il opte pour une alternative. Il réfléchit et il agit en fonction de ses expériences accumulées depuis sa naissance.
Les chevaux sont même capables de reconnaître les émotions humaines sur des photos. C’est dire leur finesse d’analyse.
On sait aussi que l’apprentissage pour un animal est plus facile et plus rapide si on récompense ses bonnes actions plutôt que de punir ses erreurs, avec le renforcement positif par exemple. Cela prouve qu’il est capable de construire des schémas, de comprendre l’impact direct et immédiat de ses actes et d’ajuster ses comportements en fonction.
C) Les animaux ont-ils l’élément indispensable au développement d’un égo : une conscience ?

Aujourd’hui, la conscience animale est largement reconnue, notamment à travers la notion de sentience, c’est-à-dire la capacité à ressentir des émotions. C’est cette reconnaissance émotionnelle qui sert de base aux recherches sur leur vie intérieure. Mais faute de preuves objectives possibles à établir, ce domaine reste difficile à cerner scientifiquement, d’où l’importance de l’explorer dans toutes ses nuances. Ce sujet est précisément développé dans mon article consacré à la conscience animale.
Dans la sentience sont reconnues deux formes de conscience :
- La conscience du monde extérieur. Les animaux perçoivent leur environnement, ses changements et leurs interactions avec celui-ci. On pourrait même dire qu’ils y sont souvent plus connectés que les humains. Ils vivent, dépendent et s’adaptent à leur environnement. Leur perception du monde extérieur est donc indéniable puisque nécessaire à leur survie. C’est d’ailleurs cette sensibilité au monde extérieur qui permet aussi d’affirmer qu’ils ressentent des émotions. Ces dernières leur permettant de s’adapter à l’environnement.
- La conscience de soi : Elle désigne la capacité de se percevoir comme un être distinct, avec des sensations, des émotions, des préférences. De nombreuses espèces en font preuve. C’est particulièrement évident lors des communications animales. Un chien, par exemple, reconnaît ses états intérieurs. Il sait s’il se sent bien ou non, et adapte son comportement. Ce sujet est précisément développé dans mon article consacré à la conscience animale.
Les deux formes suivantes de conscience ne rentrent pas dans la définition de la sentience animale. Mais me semblent intéressantes à évoquer car elles sont exprimées différemment chez l’animal et plus spécifiques à l’humain, selon moi :
- La conscience réflexive : C’est est la capacité à penser sur soi-même, à réfléchir sur ses pensées ou actions : c’est le fameux « je sais que je sais ». Cette forme de conscience, plus élaborée que la précédente, semble rare dans le monde animal. Ils ne semblent pas pratiquer de remise en question, ni à modifier leur image d’eux-mêmes. Ils évoluent par expérience, par répétition, par apprentissage sensoriel et social. C’est là une des raisons, selon moi, pour lesquelles ils ne développent pas d’ego au sens humain. Leur conscience est donc subjective, intuitive, mais moins abstraite que celle de l’humain. La conscience réflexive est testée en éthologie grâce au test du miroir. Certains grands singes, éléphants, dauphins ou corvidés le réussissent, ce qui suggère une forme de représentation de soi. Toutefois, échouer à ce test ne signifie pas absence de conscience de soi, mais simplement que la méthode d’évaluation ne correspond pas à toutes les espèces.
- La conscience morale : Chez l’humain, elle repose sur une représentation abstraite du bien et du mal, du juste et de l’injuste*. Elle guide les choix à travers de principes intériorisés, souvent liés à des normes culturelles ou philosophiques. Les animaux, en revanche, ne semblent pas disposer de cette élaboration morale symbolique. Leur comportement repose plutôt sur des codes sociaux propres à leur espèce, appris par mimétisme, observation ou expérience. Il s’agit d’une régulation des comportements dans la relation aux autres. Je parlerai plutôt ici de conscience sociale. C’est-à-dire d’une sensibilité aux dynamiques collectives, sans jugement de valeur abstrait. Mais je ne pense pas que les animaux aient la notion de bien et de mal. Pour eux, il y aura des comportements opérants ou inopérants avec leur environnement social.
Sachez que selon le courant phénoménologique apparu au XXe siècle, les animaux possèdent une conscience, une intentionnalité, voire une forme d’âme et d’ego. C’est une perspective parmi d’autres, qui mérite d’être prise en compte dans notre approche du vivant.
En somme, on pourrait dire que les animaux vivent plus en lien direct avec leur Soi, cette unité intérieure décrite par Jung, sans passer par les filtres mentaux et les mécanismes de défense propres à l’ego humain. Leur fonctionnement semble plus fluide, moins fragmenté que chez l’humain.
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3/ Les animaux ont-ils une identité ?

Nous avons vu que les animaux possèdent tout ce qui permettrait, en théorie, de construire un ego : un esprit, des pensées, une forme de conscience (certes différente de celle de l’humain). Pourtant, ils ne semblent pas développer d’égo au sens strict. Alors peut-être faut-il parler d’identité plutôt que d’égo.
Pour parler d’identité, au sens humain du terme, il faut distinguer deux dimensions : une identité externe (objective) et une identité interne (subjective). Et généralement, on considère qu’un ego est nécessaire pour structurer cette identité. Or, les animaux n’ont pas d’ego au sens humain. Cela signifie-t-il qu’ils n’ont pas d’identité pour autant ? Non.
Les animaux ont bel et bien une forme d’identité, qu’ils expérimentent à travers leur place au sein de leur groupe. Ils perçoivent leurs états et sensations internes, mais aussi ceux de leurs congénères, et ajustent leurs comportements en conséquence. Leur identité se construit dans l’interaction, par les liens et par les fonctionnements sociaux intra espèce.
Prenons l’exemple du cheval. Je pense qu’il a une identité extérieure. Une identité sociale donc. Acquise par le biais de ses interactions et capacités physiques et mentales. Elle devient une identité intégrée grâce à la récurrence des comportements de ses congénères. Avec le temps et dans un groupe défini, cela devient un état, une conscience de soi à travers son rôle. Selon moi, c’est ainsi que se construit la conscience sociale (qui est une des trois formes de la conscience). C’est une réalité perceptible quand on parle avec les chevaux.
Mais là encore, il faut nuancer. L’identité qu’un animal a de lui-même n’est pas nécessairement équivalente à celle d’un humain.
A) Une identité sociale en lieu et place d’un égo chez les animaux

Les animaux ne construisent pas une identité imaginée ou idéalisée pour se valoriser ou se rassurer, ce qui serait le rôle de l’égo. Ce mécanisme est propre à l’humain. Les animaux, eux, acceptent qui ils sont, sans chercher à enjoliver ou à masquer leur réalité. Leur point de départ, c’est ce qu’ils vivent concrètement. Ils ne fuient pas ce qui les dérange en projetant une version plus confortable d’eux-mêmes.
Un cheval devient leader parce qu’il en a les capacités : physiques, mentales, comportementales. Il est ce qu’il peut être, en fonction de ce qu’il est réellement capable et de la dynamique du groupe auquel il appartient. Tous ont des comportements ou des envies basés sur leur tempérament ou caractère.
Cela signifie que les animaux intègrent à leur identité aussi bien leurs forces que leurs faiblesses et limites. Ils se voient tels qu’ils sont. Et surtout, ils se vivent tels qu’ils sont, sans chercher à manipuler leur image, ni pour eux-mêmes, ni pour les autres. Ils ne cherchent pas à construire une version valorisée d’eux-mêmes, ni à défendre une apparence sociale. Ils sont directs, entiers. Les animaux ne développent pas d’égo.
Même lorsqu’ils aimeraient être plus forts (ou plus autre chose), ils ne refusent pas le manque qui est en eux. Ils se connaissent tels qu’ils se vivent. Ils sont ce qu’ils font.
B) Une identité propre parfois inhibée
En communication animale, je constate que les animaux ne se cachent rien. Au contraire, ils se livrent tels qu’ils se sentent. En revanche, leur manière de s’exprimer dépend de leur caractère, mais aussi de leur capacité, ou difficulté, à explorer ce qui les fait souffrir. Une chose est certaine : ils ne se mentent pas à eux-mêmes. Ils ne vivent pas à travers une image idéalisée différente de la réalité.
Cela dit, il m’arrive aussi de percevoir chez certains animaux une manière d’être qui ne correspond pas tout à fait à leur nature profonde (innée). Comme si quelque chose en eux était freiné ou altéré. Ce décalage est souvent lié à leur vécu ou à l’influence que nous, humains, avons eue sur eux. Leurs comportements sont alors marqués par des expériences passées, des émotions ou des mémoires traumatiques.
Parler avec les animaux permet justement de clarifier ces différences. De comprendre leurs ressentis, d’identifier les blessures, et de les aider à retrouver leur équilibre intérieur et leur véritable identité. Celle qui est innée, leur tempérament. Et de la renforcer par des expériences positives.
C’est, d’une certaine manière, une reconnexion au Soi, dans le sens psychologique du terme. Travail que je propose notamment dans les séances Epanouissement pour les chevaux.
C) Une quête de réalisation chez les animaux ?
Ce n’est pas parce que les animaux n’ont pas d’ego qu’ils n’ont pas de désirs ou d’élan à se réaliser dans leur vie. Les animaux ont une volonté de s’accomplir dans un rôle, dans une relation, ou à travers des activités qui font sens pour eux. Lorsqu’ils évoluent dans un environnement relationnel favorable, on observe qu’ils développent des aptitudes spécifiques, parfois même avec un véritable enthousiasme.
Leur intelligence se développe par l’enrichissement de leur quotidien et de leurs activités. Des développements qu’ils ne pourraient pas explorer à l’état sauvage, où l’énergie est principalement consacrée à la survie et leurs besoins physiologiques. Dans ce contexte, accompagner les chiens par une séance permet de découvrir leurs préférences pour exprimer pleinement leurs potentiels.
C’est pourquoi je parle plutôt de réalisation ou épanouissement, au sens de réalisation de Soi. Ils cherchent à vivre des expériences qui leur permettent d’exprimer pleinement leur nature, d’aller au bout de ce qu’ils peuvent être, et cela de façon positive. L’un des objectifs de la connexion animale est précisément de les aider dans cette démarche, en facilitant cette reconnexion à eux-mêmes, grâce à vous, leurs humains.
Tous ces éléments sont précieux à garder en tête, notamment quand on envisage d’adopter un chien, un chat ou tout autre compagnon. Il ne s’agit pas seulement de répondre à des besoins de base, mais aussi de lui offrir la possibilité de se réaliser. Cette réalisation, je l’observe régulièrement, et certains témoignages le confirment avec beaucoup de justesse et de sensibilité.
Je veux une séance pour mon Cheval
En conclusion

Oui, les animaux ont une vie psychique importante et complexe. Et malgré ses différences avec celle des humains, elle est cohérente, fonctionnelle et digne d’attention.
Comprendre leur monde intérieur change profondément la qualité de notre lien avec eux. C’est aussi un moyen d’éviter les projections, les malentendus, ou les représentations erronées de ce qu’est véritablement la connexion animale ou du bien-être animal tel qu’on l’imagine souvent.
D’après mes connaissances et mon expérience en communication animale, je ne pense pas que les animaux dits “supérieurs” aient un ego au sens humain, ni une identité subjective façonnée autour de l’image de soi. Mais ils ont bel et bien une identité sociale, un tempérament, et une richesse intérieure unique à chacun. Les individus de chaque espèce forment une immense palette de personnalités. Chacune singulière, chacune précieuse.
Ce regard reste celui d’une communicante animalière : il ne prétend pas représenter une vérité universelle, mais une lecture sensible, fondée sur les échanges vécus, les ressentis perçus, et l’écoute attentive de ce que les animaux transportent. Mais les communications intuitives que je pratique également pour les personnes (en développement personnel), me permettent d’affirmer que les animaux n’ont pas d’égo.
Les connaissances actuelles issues de l’éthologie, de la psychologie animale, de la phénoménologie ou encore de la philosophie confirment que la vie mentale des animaux ne peut plus être sous-estimée. Même si elle fonctionne selon d’autres logiques que la nôtre, cela ne la rend ni inférieure ni moins précieuse. Quant à leur intelligence, elle est bien là. Elle est simplement différente, adaptative, et plurielle.
S’intéresser à leur conscience, à leur identité, à leurs ressentis, c’est finalement élargir notre propre univers.
Notes : * Si la conscience morale est une capacité largement partagée chez les humains, son contenu varie fortement selon les cultures, les contextes sociaux et les époques.
Article du 17 février 2020 – Dernière mise à jour 15 avril 2025