Bien-être animal : les critères indispensables pour l’évaluer

Le bien-être animal est un sujet de plus en plus discuté et au cœur des préoccupations des nombreux propriétaires qui me contactent. Est-ce que mon chien va bien ? Mon cheval est-il heureux ? Bonheur, épanouissement, bien-être, c’est ce que nous souhaitons pour nos animaux. C’est également ma motivation professionnelle et le but des communications animales.
Mais peut-on être certain à 100 % que notre compagnon se sente bien ? Pas si simple de répondre. On l’espère certes, on fait beaucoup de choses dans ce but, oui ! Mais il peut persister un doute. Et c’est normal, car la réponse n’est pas aussi facile que cela.
Cet article vous aidera à y voir plus clair. Après avoir défini le bien-être animal (BEA), ses composantes et les critères d’évaluation, nous explorons le rôle de la communication animale intuitive dans ce domaine.

J’ai voulu rendre cet article aussi complet que possible, car le sujet me paraît essentiel. Il s’appuie principalement sur les données des organismes officiels du BEA. Pour aller à l’essentiel, vous pouvez également télécharger son résumé en version PDF imprimable (en bas de page).
Qu’est-ce que le bien-être animal ?

Le BEA est à la fois simple, c’est l’état de santé, l’état positif, sécurisant et épanouissant dans lequel se sent un animal. Et à la fois une notion complexe. Car, à quoi voyons-nous qu’un animal est bien ? L’absence de problème est-il le bien-être ? Comment évaluer ce bien-être ? Qu’est-ce qui procure le bien-être à un cheval ou à un chat ? Comment savoir ce qu’il faut améliorer ? A-t-il des besoins non perçus ou non exprimés ?
Qui est concerné par le BEA ? Là, la réponse est claire. Le BEA concerne tout le monde. Les agriculteurs, les éleveurs et tout détenteur, propriétaire professionnel ou privé d’un animal ou de plusieurs. En revanche, le BEA, tel qu’il est défini aujourd’hui, ne s’applique pas à la faune sauvage, dont les enjeux sont différents et hors de mon champ de compétences.
Pourquoi parle-t-on autant du bien-être des animaux ?
Le bien-être animal (BEA) n’est pas une simple tendance ni une question d’opinion. Aujourd’hui, il est intégré dans les réglementations de nombreux pays, notamment en Europe (comme l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique…).
Parce que nous évoluons dans notre considération des animaux et de notre rôle auprès d’eux. Nous leur reconnaissons une conscience animale, une sensibilité et des souffrances. La question du BEA dépasse largement un effet de mode ou un simple concept auquel on choisit d’adhérer ou pas. Il reflète la valeur que nous accordons à la vie animale.
Aujourd’hui, la prise en compte du BEA est devenue une véritable exigence sociétale. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution :
- De l’évolution sociologique de nos rapports aux animaux,
- De la place de l’animal dans nos vies,
- Notre indignation face aux abus, aux négligences et maltraitance,
- Une intolérance croissante à la souffrance animale par l’opinion publique,
- Des pratiques intensives d’élevage ou d’abattage des animaux (porcs, vaches, volailles…),
- De la prise de conscience des consommateurs.
Alors c’est quoi le bien-être animal ?

L’Anses* propose la définition la plus reconnue par l’ensemble des acteurs du BEA : il s’agit de l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes.
Mais cette définition va plus loin. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal (1). Il faut aussi se soucier de ce que l’animal ressent, des perceptions subjectives déplaisantes, telles que la douleur et la peur, et rechercher les signes d’expression d’émotions positives (satisfaction, plaisir…) (2).
Cela signifie deux choses essentielles :
- L’évaluation du bien-être doit se faire du point de vue de l’animal, et non selon nos critères humains.
- La dimension du bien-être est individuelle. Deux animaux placés dans une même situation ne vivront pas nécessairement le même niveau de bien-être. Par exemple, un lapin peut percevoir son environnement différemment de son congénère, même s’ils partagent les mêmes conditions de vie.
C’est bien dans cette dimension individuelle (=subjective) que la communication animale vous aide précisément. Pour vous aider à ajuster ce que vous donnez comme temps, amour, activités et interactions avec vos animaux.

Les composants du bien-être animal
Qu’est-ce qui contribue au bien-être d’un animal ?
Les recherches scientifiques ont identifié cinq dimensions essentielles, couvrant tous les aspects de la vie animale. Ces cinq aspects sont :

- Environnementaux : Un abri adapté, du confort et une sécurité face aux dangers potentiels.
- Physiologiques : Une alimentation adaptée, de l’eau propre à disposition et une activité physique suffisante.
- Sanitaires : Des soins préventifs et curatifs en cas de blessures ou de maladies.
- Psychologiques : Un équilibre mental sans stress, un certain épanouissement, des émotions positives, une relation sereine avec l’humain…
- Comportementaux : La possibilité d’exprimer ses comportements sociaux et naturels, sans restriction majeure.
Focus sur 3 des éléments du BEA
1/ Les émotions des animaux : un élément clé du BEA
Il ne s’agit plus de débattre sur l’existence des émotions chez les animaux : c’est un fait établi. Ceux qui le nient refusent en réalité de reconnaître la valeur d’une vie animale, en se déclarant au-dessus d’elle. Pourtant, nous sommes nous aussi des animaux, et nos émotions ne sont pas différentes dans leur essence. Ce rejet relève davantage d’une position intellectuelle ou égotique que d’une vision objective.
Les émotions ne sont donc pas accessoires : elles font pleinement partie du bien-être animal et doivent être prises en compte. L’observation des comportements et réactions des animaux permet d’ailleurs de les caractériser.
Qui n’a jamais vu un cheval en colère ? Un chien frustré face à une situation injuste ? Ou encore un chat inquiet à l’arrivée d’un chien chez le voisin ?
2/ La relation avec l’humain : un pilier du BEA

La qualité de nos interactions et de notre relation impacte directement le bien-être des animaux. Autrement dit, notre comportement compte autant que ses conditions de vie. Bonne nouvelle : nous avons le pouvoir d’améliorer leur bien-être ! Mauvaise nouvelle : cela exige de notre part des efforts constants.
Nos actions et réactions doivent être non violentes, c’est le minimum. Mais elles doivent également être compréhensibles, lisibles, proportionnées, claires et constantes. Afin que l’animal puisse apprendre nos fonctionnements et les intégrer. Pour tisser un mode de communication. Ainsi qu’un sentiment de contrôlabilité et un sentiment de sécurité.
Être constants et cohérents demande beaucoup d’efforts de notre part. Pourtant c’est une source majeure de sécurité pour nos amis à plumes et à poils.
Un exemple ? Une vache qui recule alors que l’humain est à plus d’un mètre d’elle exprime un manque de confiance et de sécurité.
Autre exemple. Si vous autorisez votre chienne Nirvana à monter sur le canapé un jour puis vous changez d’avis et la grondez le lendemain quand elle fait la même chose. Elle ne comprendra pas ce qui est attendu d’elle, ce qui peut générer du stress. Elle va douter (d’elle ou de vous) et ses émotions vont entraver son développement ou son bien-être selon son âge et la récurrence de ce type d’incohérences.
Être prévisible leur procure de la sécurité. Pour une fois que c’est une qualité, autant en profiter 😊
3/ Le bien-être animal : un ressenti individuel
Le BEA ne se mesure ni selon nos critères humains ni comme une moyenne générale. Il est individuel et subjectif, c’est-à-dire qu’il doit être évalué du point de vue de l’animal lui-même. Tant qu’un animal ne ressent pas sa situation comme positive, il est nécessaire d’améliorer et d’adapter la vie qui lui est proposée pour qu’il puisse atteindre un bien-être réel.
Ces ajustements sont souvent subtils et propres à chaque individu. Pour un animal de compagnie, ils ne représentent pas nécessairement de grands changements, mais leur identification peut être délicate en raison des différentes interprétations possibles de son comportement.
Prenons l’exemple d’un troupeau : un cheval pourrait avoir besoin d’être isolé pour manger sa ration tranquillement, plutôt que de se la faire voler par un dominant. Accepter cette situation sous prétexte que « c’est la vie en troupeau » reviendrait à ignorer un besoin individuel important. De même, une méthode de travail adaptée peut permettre à un cheval spécifique d’être plus détendu et concentré lors de ses séances.
Le BEA est l’état mental individuel qui est pris en compte car cet état traduit sa perception personnelle de sa situation. C’est précisément dans cette dimension individuelle que la communication animale prend tout son sens. Afin que chaque animal puisse atteindre le bien-être grâce à une identification et une individualisation précise des réponses à ses besoins, préférences et fonctionnements.
Les critères d’évaluation du bien-être d’un animal ?
Comment savoir si un furet ou un mouton est réellement dans le bien-être ? L’évaluation repose sur les cinq dimensions du BEA (environnement, physiologie, sanitaire, psychologie et comportementale) et s’appuie sur un principe clé : celui des cinq libertés.
Ces cinq libertés permettent une évaluation objective du bien-être animal et servent de référence pour identifier les améliorations nécessaires à son équilibre et à son épanouissement.
Les 5 libertés : fondement du bien-être animal

L’évaluation du bien-être animal repose sur cinq critères fondamentaux, définis par Farm Animal Welfare Council de 1997. Ces critères peuvent être mesurés à la fois sur l’environnement de l’animal et sur son état physique et mental.
Les cinq libertés BEA sont :
- Absence d’inconfort
- Absence de faim et de soif,
- Possibilité d’exprimer les comportements naturels de son espèce
- Absence de blessures ou de maladies,
- Absence de peur ou d’anxiété
Ces critères peuvent être extrêmement précis. Ils peuvent aller, par exemple, jusqu’au nombre de secondes que prend une vache pour se coucher. Au-delà de 6 secondes, c’est un signe de problème. Tout le monde n’a pas des vaches à chronométrer mais des indicateurs par espèce existent.
Dans les élevages, par exemple, le protocole Welfare Quality prend en compte deux éléments :
- L’environnement : il permet d’évaluer les conditions de vie et de mesurer la bientraitance.
- L’animal lui-même : pour évaluer réellement l’état positif généré chez lui.
Un cadre de vie inadapté, même de manière subtile, peut pousser l’animal à compenser en modifiant son comportement ou sa physiologie. À long terme, cela peut affecter sa santé et générer du stress ou des attitudes non naturelles. Les comportements sont donc à prendre en compte pour évaluer le BEA.
Au-delà de ce protocole Welfare Quality spécifique pour les élevages, cette prise en compte des comportements est à intégrer dès qu’on s’occupe d’un ou plusieurs animaux.
Les comportements et leurs changements sont des indicateurs précieux car ils permettent de repérer précocement une dégradation du BEA des pensionnaires. Car un animal qui change de comportement, peut montrer un mal-être que les autres n’expriment pas encore mais ressentent déjà. Ce qui permet d’éviter de banaliser le stress chez les chats, les stéréotypies et de les laisser s’installer définitivement.
Différencier bien-être, bienveillance et bientraitance
Deux notions proches sont cependant à bien différencier du BEA, afin de ne pas les intégrer dans cette évaluation. Il s’agit de la bienveillance et la bientraitance.
1/ La bienveillance est la base du BEA sans en être l’équivalent
Aimer ses animaux et bien les traiter ne suffit pas à garantir leur bien-être. Si c’était aussi simple, ce serait une bonne nouvelle… mais ce n’est malheureusement pas le cas !
Commençons par la bienveillance. Il s’agit avant tout d’une
intention, d’une motivation de base qui se reflète dans notre perception et notre discours sur les animaux. Nous voulons leur bien. Mais nos valeurs, nos moyens et notre rapport au monde animal influencent des choix qui en découlent. La bienveillance est donc centrée sur notre point de vue, et non sur la réalité vécue par l’animal.
Prenons l’exemple des chevaux :
- Une personne peut voir l’équitation comme une forme d’abus, voire de maltraitance.
- Une autre peut considérer que proposer à son cheval une équitation respectueuse et des activités variées est bénéfique, plutôt que de le laisser toute sa vie au pré sans rien faire.
Toutes deux aiment les chevaux mais ont des points de vue très différents sur le bien-être pour un cheval. On est au niveau idéologique et philosophique. Alors que le bien-être animal, lui, doit être évalué du point de vue de l’animal lui-même.
2/ La bientraitance est une étape sur le chemin du BEA

La bientraitance se rapproche du bien-être animal (BEA), mais elle n’en est pas encore l’équivalent. Elle correspond aux actions mises en place pour atteindre ce bien-être. En d’autres termes, c’est une démarche qui repose sur des moyens, mais sans garantie du résultat.
On peut ainsi distinguer :
- Les moyens : « Je fais tout mon possible pour que ma chienne Nirvana soit bien. »
- Le résultat, qui correspond au BEA : Nirvana est réellement bien, selon son propre ressenti.
La bientraitance repose sur ce que nous estimons être utile, agréable ou adapté à l’animal, en fonction de nos connaissances, expériences et de notre perception de ses besoins. Cependant, elle ne prend pas toujours en compte ses spécificités éthologiques et individuelles.
Prenons un exemple : on peut penser qu’un chien sera forcément heureux avec une sortie en liberté, comme tous les autres chiens. Pourtant, certains chiens anxieux ou peu socialisés peuvent ne pas apprécier ces sorties. On peut ainsi penser qu’une chose qui rend heureux un chien rendra heureux tous les chiens (par exemple).
Un autre exemple : on peut avoir de bonnes intentions, et bien traiter sa chienne Nirvana. Donc être dans la bientraitance, mais lui interdire de renifler les odeurs qu’elle repère tous les cinq mètres. Alors que renifler son environnement fait partie intégrante des besoins naturels de Nirvana.
Ces notions de bienveillance et de bientraitance sont donc des préalables au BEA mais n’en sont pas des synonymes. Elles ne rentrent pas dans l’évaluation du BEA.
Une vidéo du CNRBEA explique très clairement ces deux notions, si vous voulez en apprendre plus.

La communication animale : son rôle pour améliorer le bien-être de votre animal
La communication animale, telle que je la pratique s’inscrit bien sûr, dans les fondamentaux de bienveillance et de bientraitance de tous les animaux. C’est à la base de mon éthique professionnelle. Mais surtout elle vous aide à optimiser ce que vous faites pour votre cheval ou tout autre animal en adaptant vos actions à ses besoins individuels, son caractère et ses préférences.
Chaque animal a une sensibilité qui lui est propre. Grâce à la communication animale, il devient possible de dépasser ce qu’on fait par habitude. Ou bien parce que cela ne semble pas le déranger ou encore ce qu’on croit savoir sur son espèce et que tout le monde fait comme ça. Pour, au contraire, aller sur du sur-mesure.
Exemples concrets
La communication animale permet d’accéder à des informations précieuses et spécifiques à chaque individu, afin d’affiner votre compréhension et d’adapter vos actions pour lui.
Pour un chien, un chat et tous les autres animaux de compagnie :
- Quels sont ses besoins d’activité précis (quantité, intensité, fréquence des interactions, types…) ?
- Comment interprète-t-il vos comportements ?
- Comment pouvez-vous vous positionner pour renforcer son sentiment de sécurité ?
- Quel est son état émotionnel et son niveau de maturité réelle ?
- Comment votre chien malinois envisage sa place et son rôle dans la famille ?
- Pourquoi n’intègre-t-il pas un apprentissage ? Est-ce un problème de mauvaise volonté ou d’incompréhension ?
- Quel est le mode d’apprentissage le plus adapté ?
- Pourquoi a-t-il peur de ses congénères et pourquoi préfère-t-il rester en retrait ?
Dans le domaine de l’équitation cela peut être :

- Son métier lui convient-il réellement ?
- Comment perçoit-il la compétition ?
- Votre jeune cheval est-il prêt mentalement et physiquement à aller en concours ?
- Le problème actuel rencontré au travail est-il lié à un manque d’envie, de la frustration ou une incompréhension ?
- Comment il se sent dans son troupeau ?
- Comment vous perçoit-il et qu’est-ce qui renforce sa confiance en vous ?
En percevant mieux qui est votre animal et ses sensibilités particulières, je vous aide à lui donner exactement ce qui lui permet de s’épanouir, avec vous et ce qui le sécurise.
Je veux une séance pour mon animal
Pour conclure

Le bien-être animal est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Pour s’assurer que nos compagnons soient réellement heureux et épanouis, il est essentiel d’adopter une approche globale (environnement, physiologie, sanitaire, psychologie et comportement), qui prend en compte leur perception et leurs besoins, à la fois naturels et individuels.
Les séances de communication animale avec votre cheval, comme les séances avec votre chien vous permettent d’atteindre cet objectif. Elles permettent de connaître précisément leurs besoins, attentes et états émotionnels, afin d’ajuster votre relation et leur environnement pour un bien-être optimal.
Envie d’aller plus loin ? Contactez-moi pour une séance de communication animale personnalisée !
Résumé PDF téléchargeable de cet article.
Organismes du BEA
*ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Il s’agit d’un établissement public administratif.
VETOAGRO : Chaire Bien-être Animal pour les animaux d’élevage principalement.
CNRBEA : Centre National de référencement pour le Bien-être Animal : pour toutes les informations, actualités et données européennes ou internationales sur le BEA.
OMSA : Organisation Mondiale de la Santé Animale qui traite plus spécifiquement des données sanitaires.
Références :
2 : Le bien-être des animaux d’élevage par Luc Mounier. Editions Quae.
Article du 6 juillet 2023