Les 5 principes pour une éthique professionnelle en communication animale

Dans un métier encore en développement comme la communication animale intuitive, l’éthique et la déontologie professionnelle ne sont pas de simples accessoires : elles sont le socle d’une pratique saine, solide et durable. Les principes que je vous partage ici sont ceux qui guident ma propre pratique au quotidien, dans un souci constant de respect, de professionnalisme et d’honnêteté. Car, à mesure que la communication animale gagne en visibilité, on constate la multiplication de propositions, informations et pratiques. Certaines sérieuses, et d’autres utilisant diverses croyances. Ce qui engendre un manque de clarté. En posant des bases solides, rigoureuses et transparentes, éthique et déontologie protègent toutes les parties prenantes. C’est une véritable valeur ajoutée car l’animal est respecté dans son individualité ; le propriétaire est accompagné avec justesse, honnêteté et bienveillance ; et la communicante, est soutenue par un cadre clair qui professionnalise son engagement et son accompagnement.

Dans cet article, je vous propose d’explorer les principes fondamentaux d’une communication animale professionnelle éthique et sérieuse.

Pourquoi une éthique et une déontologie sont-elles essentielles à la communication animale professionnelle ?

La communication avec les animaux suscite de plus en plus d’intérêt, que ce soit pour améliorer la vie et la relation entre l’animal et son propriétaire ou résoudre un problème comportemental. Mais cette pratique n’est encadrée par aucun diplôme officiellement reconnu. Chacun peut s’en revendiquer praticien, quelle que soit son approche. Cela crée une grande diversité de discours, de méthodes… et parfois des abus.

Dans ce contexte, une éthique professionnelle claire et une déontologie solide deviennent indispensables. Elles posent un cadre structurant et rassurant pour toutes les personnes impliquées : les animaux, leurs propriétaires et les communicantes elles-mêmes. Car sans elles, cette technique énergétique pourrait facilement dériver vers des interprétations biaisées, des abus de confiance ou des promesses irréalistes.

Pourquoi adopter une éthique professionnelle forte en communication animale ?

Définir une éthique et des règles déontologiques en communication animale professionnelle permet de clarifier et de rationnaliser :

• La réalité de ce qu’est la communication animale.
• Sa bonne utilisation dans la prise en charge des animaux.
• Une pratique exempte de croyances ésotériques néfastes.
• Les résultats réalistes que les propriétaires peuvent attendre d’une séance.
• La bonne posture de chaque communicante.
• Les critères à considérer pour évaluer le sérieux d’une prestation et choisir sa communicante.
• Le développement de bonnes pratiques commerciales.

L’éthique peut être définie comme l’ensemble des principes moraux qui guident une pratique. Elle permet de distinguer ce qui est acceptable ou non, en fonction des valeurs fondamentales du respect, de l’intégrité et de la responsabilité.

La déontologie professionnelle, quant à elle, regroupe un ensemble de règles encadrant une profession. Elle établit des devoirs et obligations à respecter pour garantir des pratiques justes, transparentes et responsables. Il s’agit du cadre à respecter pour mettre en pratique l’éthique.

Sans ces balises solides, on peut assister à des dérives : promesses excessives, confusions de rôle, utilisation de l’intuition mal comprise. Et parfois malheureusement, de réelles dérives commerciales notamment pour retrouver les animaux perdus ou volés.

Développer une posture éthique et déontologique permet ainsi de professionnaliser la communication animale et d’instaurer une relation de confiance entre la communicante et les propriétaires. Dans le but de permettre aux propriétaires d’animaux de faire des choix éclairés, en leur donnant des repères sur ce qui constitue une pratique saine, sérieuse et respectueuse.

Les 5 principes d’une communication animale professionnelle éthique

1. Annoncer clairement le style de communication animale proposée

Dans le cadre de la communication animale, il est important de faire une distinction claire entre les différentes approches. Il existe aujourd’hui plusieurs courants en communication animale. Le premier est d’ordre ésotérique, fondé sur des croyances spirituelles, parfois mystiques. Le second considère l’animal comme un support de transformation intérieure pour l’humain, utilisant la communication comme un miroir de développement personnel. Le troisième, auquel je m’identifie, s’appuie sur les sciences de la vie, l’éthologie et la psychologie animale, la neuroscience et les autres connaissances scientifiques transposables aux animaux. Faire cette distinction me semble essentiel pour éviter les amalgames, poser une posture claire et répondre aux attentes des propriétaires.

2. Respecter chaque animal dans son individualité

La communication avec les animaux doit permettre une meilleure compréhension de chaque animal, dans toute son individualité, sensibilité et complexité. Le respect de sa personnalité se situe dans une retranscription fidèle de ses besoins pour se sentir en sécurité et s’épanouir en tant qu’individu. Pour permettre ensuite l’adaptation des actions, choix et attentes de la part des propriétaires. La perception de cette palette de personnalités est la clé de voute de la communication animale et ce qui la distingue d’autres professions animalières. Chaque animal est unique, (tout comme chaque personne peut l’être), et par cette individualisation maximale, la communication animale légitimise son accompagnement des animaux et de leurs propriétaires.

3. La posture professionnelle pour une communication animale éthique

3.1 Transmettre avec intégrité et bienveillance

La communicante animalière se doit de transmettre le plus honnêtement possible les ressentis perçus sans critiquer, mépriser, ni culpabiliser. Elle doit rester neutre et objective dans la transmission de ses informations. Tout en veillant à la sensibilité des propriétaires et énoncer les informations avec le plus de bienveillance possible et sans exagération.

• Transmettre fidèlement les ressentis de l’animal sans les déformer.
• Ne pas interpréter, ni s’impliquer émotionnellement.
• Ne pas promettre un changement de comportement immédiat ou une guérison.
• Ne pas formuler de jugement, sur la relation entre la propriétaire et l’animal notamment.
• Le propriétaire doit autoriser une communication pour son animal. Sans cet accord aucune communication n’est permise.

L’intégrité de la communicante est essentielle. Elle doit agir dans l’intérêt de l’animal et de son propriétaire, sans chercher à influencer ou à imposer un point de vue personnel.

3.2 Humilité et intuition : les deux piliers de la justesse

L’intuition est au cœur de la communication animale. Elle est l’outil principal de la communicante pour percevoir les ressentis, émotions et messages des animaux. Mais cet outil, aussi subtil que puissant, demande à être utilisé avec humilité, car il est subjectif, relatif et variable.

L’humilité, ici, consiste à ne jamais considérer ses perceptions comme des vérités absolues. Mais comme des ressentis, des impressions, des fragments d’un vécu animal qui doivent être reçus avec prudence. La communicante ne sait pas, elle perçoit. Et elle transmet ce qu’elle capte, en gardant en tête que son filtre personnel peut influencer la lecture intuitive.

Elle doit aussi savoir reconnaître ses limites : une intuition n’est pas infaillible, et il est éthique d’admettre quand un message est flou, incomplet ou incertain. Mieux vaut suspendre un ressenti que d’en formuler un mal interprété. Cette posture préserve la justesse de la séance et le respect dû à l’animal comme au propriétaire.

L’intuition ne doit jamais servir à affirmer, convaincre ou imposer. Elle est une proposition de lecture, une passerelle entre deux mondes, que le propriétaire est libre d’accueillir, de questionner ou de nuancer. Cela implique également de ne pas surinterpréter les informations reçues, ni de les modeler pour plaire ou rassurer.

L’humilité renforce la crédibilité de la communicante. Elle la positionne comme une intermédiaire respectueuse, honnête et ancrée, plutôt qu’une figure de pouvoir ou de savoir. C’est dans cette posture d’écoute sincère et de non-jugement que l’intuition trouve toute sa justesse.

3.3 Protéger la confidentialité des échanges

Chaque séance de communication intuitive repose sur une confiance mutuelle. Les échanges doivent rester strictement confidentiels. Le contenu d’une séance ne peut être transmis à un tiers (famille, amis, ou autres professionnels) sans le consentement explicite du propriétaire de l’animal. Cela inclut aussi bien le fait même d’avoir sollicité une communication animale, que le contenu des messages perçus ou des comptes-rendus transmis. Sont également concernés les éléments personnels, émotionnels ou sensibles évoqués par le propriétaire au cours de la séance.

La communicante a une responsabilité éthique majeure : préserver l’intimité de la relation. Ce respect de la confidentialité permet au propriétaire de se sentir en sécurité, écouté, compris, sans risque de jugement ou d’exposition publique. Il renforce aussi la crédibilité et le professionnalisme de la communicante.

4. Une pratique complémentaire, jamais exclusive

La connaissance des limites de cette technique est la base de sa professionnalisation. L’intégration de la communication animale au sein des autres professionnels du monde animal doit favoriser la bonne chaîne de soins pour les animaux. Par sa lecture transversale des composants de la vie de l’animal (caractère, moral, style de vie, sensibilité émotionnelle, difficultés spécifiques, état physique) elle peut être amenée à conseiller des pistes d’évolution aux propriétaires auprès des autres professionnels animaliers.

De plus, prioriser un autre professionnel animalier avant une séance de communication animale, selon la situation, fait également partie de la responsabilité de ce métier. Car communiquer avec les animaux ne remplace pas un professionnel de la santé animale, ni l’éducation ou un travail approfondi avec un coach en équitation (pour un cheval).

Enfin, en fonction de ses connaissances en éthologie et éducation animale, ainsi que de son expérience, elle peut sensibiliser et informer sur l’importance de ne pas banaliser certains points mis en évidence lors des échanges. Elle participe ainsi à une prise en charge globale et maximale de l’animal, sans jamais chercher à dépasser sa posture de « traductrice » de la vie intérieure des animaux.

5. Se former et évoluer en continu

Une communicante animalière professionnelle doit développer régulièrement ses connaissances et compétences. Pour renforcer et actualiser ses connaissances sur les différentes espèces animales ainsi que les avancées scientifiques sur les animaux. Comme par exemple, les études scientifiques récentes sur l’intelligence animale ou la conscience chez les animaux. Ou des connaissances complémentaires intéressantes telles que l’éthologie, la nutrition, l’apprentissage, la psychologie de chaque espèce animale.

Déontologie dans la pratique professionnelle de la communication animale

La communication animale, en tant que discipline d’accompagnement professionnel, doit reposer sur des principes éthiques rigoureux. C’est pourquoi il est essentiel d’énoncer également clairement les fondements d’une pratique déontologique solide. Notamment dans la dimension commerciale de l’activité de communication animale qui est souvent négligée dans les discussions déontologiques. Pourtant, il est fondamental de l’intégrer à la réflexion éthique globale de ce métier. Les éléments suivants viennent donc s’ajouter à ceux déjà développés dans la partie consacrée à l’éthique.

1. Tarification transparente et juste

• Le prix des prestations doit être clairement affiché, sans ambiguïté ni frais cachés.
• Il est ajusté en cohérence avec l’expérience du praticien, le temps investi et les réalités du marché, sans exagération, ni sous-évaluation.
• Les formules solidaires (tarif réduit, prix libre, don, etc.) peuvent être proposées de manière encadrée.

2. Argumentaires honnêtes

• Le discours commercial ne doit jamais promettre de résultats garantis ou disproportionnés.
• Les bénéfices potentiels sont évoqués avec nuance, en insistant sur les limites et la singularité de chaque situation.
• S’interdire d’activer des peurs dans les argumentaires (ex. : « si vous ne faites pas appel à moi, votre animal ira plus mal »).

3. Marketing aligné avec les valeurs de la pratique

• Les supports de communication (site, réseaux sociaux, brochures) doivent refléter le champ de compétences réel, les valeurs et la rigueur de la pratique.
• Le storytelling met en avant l’expérience réelle du praticien, sans enjoliver ou manipuler les faits.

4. Gestion responsable de la relation client

• Ne pas facturer les prises de contact avec les propriétaires.
• Ne procéder à aucune pression à l’achat.
• Proposer avec bienveillance et aux conditions préalablement établies un suivi si nécessaire.
• S’interdire toute communication push insistante.
• Les demandes urgentes ou inappropriées sont encadrées avec fermeté et éthique.

5. Légalité de l’activité

• Le statut juridique du praticien doit être en règle (auto-entrepreneur, société, association, etc.).
• Les mentions légales, CGV et politique de confidentialité doivent figurer sur les supports officiels.
• Respecter les obligations RGPD.
• Souscrire à une assurance professionnelle adaptée à son activité.
• Respecter les obligations fiscales et sociales.

Conclusion : une approche responsable et bienveillante

Adopter une éthique professionnelle rigoureuse en communication animale permet d’offrir un service de qualité, responsable et légitime tout en respectant l’animal et sa sécurité.

Il est important que la communication animale professionnelle aborde avec autant de soin la dimension commerciale que la relation au vivant. L’authenticité, la transparence et la cohérence sont les piliers d’une activité pérenne et respectueuse de toutes les parties concernées.

Cet article s’appuie sur l’éthique que j’applique moi-même dans mon métier, avec le souhait d’apporter des repères solides aux personnes qui souhaitent faire appel à une professionnelle de confiance.

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Article du 30 avril 2025